Matthieu
10, 1-7
Ce texte de l’évangile que nous venons de lire parle
de l’envoie en mission. Jésus envoi les douze en mission.
Cet appel est une invitation qui fait sortir les douze
du groupe des disciples et les place aux côtés du Maître. Avec cette invitation,
le Royaume n’est plus simplement présent dans la Personne de Jésus, Verbe fait
chair ; il est désormais présent dans ce groupe d’apôtres investis de l’appel
et de la mission que Jésus leur confie. Ils font désormais parti de la mission
du Christ.
C’est à partir de cet envoi qu’ils sont des apôtres
(des envoyés). Ils sont envoyés pour prêcher la bonne nouvelle. Rappelez-vous
que juste avant le texte d’aujourd’hui, Jésus a eu pitié des foules qui étaient
comme des brebis sans pasteur. Il va donc associer les douze à sa mission en
les envoyant avec le pouvoir semblable au siens pour aller vers ces foules
abandonnées ; pour annoncer que le Royaume des cieux est proche.
« Jésus leur donne pouvoir ». L’appel du Christ
entraîne pouvoir et responsabilité. Le pouvoir est celui de la grâce qui agit à
travers l’envoyé. Et ce pouvoir se concrétise dans la responsabilité de soigner
toute maladie et d’expulser les esprits mauvais. C’est un pouvoir et une
responsabilité de restaurer l’humain.
Aujourd’hui notre Seigneur s’adresse à nous et nous
donne ce même pouvoir d’annoncer que le Royaume des cieux est proche. Il nous
donne cette même responsabilité d’alléger les souffres physiques, morales et
spirituelles des personnes de notre temps. Nous sommes donc bien équipés pour
la mission si nous suivons l’appel du Christ.
Dans cette logique que le Pape François s’adresse à
nous dans l’Exhortation apostolique « La joie de l’Evangile ». Il
développe le thème de l’annonce de l’Evangile dans le monde actuel, et nous
invite à « retrouver la fraîcheur originale de l’Evangile », en cherchant de
nouvelles voies et des méthodes créatives, et à ne pas enfermer Jésus dans nos
schémas.
Le Pape souligne que pour témoigner de l’amour de
Dieu, il faut « avoir partout des églises avec les portes ouvertes » afin que
ceux qui cherchent Dieu ne rencontrent pas « la froideur d’une porte close ». Autrement
dit, la mission du Chrétien et de la Chrétienne de notre temps est d’être signe
visible d’unité, d’inclusion, de pardon, et d’amour. Toujours ouvert pour
accueillir.
Le Pape François va jusqu’à dire que l’Eucharistie
n’est pas un prix destiné aux parfaits, mais un généreux remède et un aliment
pour les faibles. Un message fort pour nous dire que si le Chrétien de notre
temps veut suivre l’appel missionnaire du Christ, il a le devoir d’être
tolérant et miséricordieux. C’est cela notre mission aujourd’hui : être témoin
de l’amour, de la miséricorde et de l’accueil de l’autre. Pour le Pape, il vaut
mieux une Église accidentée, blessée et sale pour être sortie par les chemins,
plutôt qu’une Église malade de la fermeture et du confort de s’accrocher à ses
propres sécurités.
Demandons à l’Esprit Saint de nous aider afin
d’accepter toute mission que notre Seigneur nous confie, pour construire un
monde meilleur.