Mt
16,21-27
Il y avait un homme qui s'était perdu dans le désert.
Fatigué de marcher pendant des heures sous un soleil ardent, il était si
désespéré pour étancher sa soif avec un verre d'eau. Par chance, il aperçut une
maisonnette et couru pour y chercher de
l'eau. En entrant, Il y n'avait pas d’eau sauf une pompe à eau vieille et
rouillée. Il sauta sur la pompe et commença à pomper. Aucune goute ne sortait.
Fatigué et désespéré, il s’assit par terre. Et là il y avait une bouteille
remplie d’eau. Il la prit et enleva la poussière dessus pour voir ce que
c’était. Sur la bouteille il était écrit: « il faut verser l'eau de cette
bouteille sur la pompe qu’elle fonctionne. » Voilà le message qui était sur la
bouteille. Apres la lecture du message, l’homme se mit à penser pour voir ce
qu’il faut faire. « Dois-je verser l'eau alors que j’ai sérieusement soif? Et
si la pompe ne marche pas après, je serai foutu. Faut-il boire cette eau et
m’en aller ? » Il a pensé pendant un certain temps puis il a versé l'eau sur la pompe et a commencé à
pomper. L’eau ne sort pas. Il a pompé jusqu'à ce que finalement l'eau sorti en
quantité et en qualité. Il avait assez d'eau pour lui-même. Apres avoir bu à sa
soif, il prit la bouteille, la rempli et ajouta les mots suivants: «
croyez-moi, ça marche vraiment. Il faut accepter de tout sacrifier pour avoir
de l’eau en abondance. » Voilà ce qu’il ajouta sur la bouteille et s’en alla.
La situation de cet homme perdu au désert est
semblable à celle que Jésus propose à ses disciples. Nous sommes au grand
tournant de la vie de Jésus : le ministère en Galilée s’achève, et malgré le
signe de la multiplication des pains l’hostilité des Pharisiens et des
Sadducéens ne désarme pas. Pierre vient de faire sa belle profession de foi : «
Tu es le Christ, le Fils du Dieu vivant » ; et donc, tous les disciples,
ambitieux qu’ils sont veulent aller à Jérusalem pour occuper des postes dans ce
royaume de Jésus. C’est dans ce contexte que Jésus introduire l’annonce de sa
Passion pour couper court à tous les rêves de messianisme politique et préparer
ses disciples à reconnaître en lui le Messie souffrant.
Jésus annonce sa passion et pose des conditions pour
être son disciple. A cela, le bon sens de Pierre commence à se révolter : «
Dieu t’en préserve, Seigneur, cela ne t’arrivera pas ! » Pierre ne veut pas de
la souffrance. Il veut un messie puissant qui vient établir son règne. Cette
attitude de Pierre est aussi la nôtre. Quel est le message du Christ pour nous
aujourd'hui, quand il dit « Si quelqu'un veut marcher derrière moi, qu'il
renonce à lui-même, prenne sa croix et me suivre » ? Nous vivons dans une
société où la souffrance est considérée comme l'inconvénient de la vie et donc il
doit être évité à tout prix. Personne ne veut souffrir. Et aujourd’hui le
Christ nous propose la voie de la croix, la voie de la souffrance. Que ce que
cela veut dire ?
Il est important pour nous de méditer sur cet
évangile. Suivre le Christ n'est pas comme ce que font les fanatiques d’une
équipe de football ou les amateurs d’un musicien. Pour suivre le Christ, il y a
un prix à payer et il faut savoir que ce prix c’est la Croix. La suite du
Christ exige un niveau de sacrifice et de souffrance. Il nous faut être prêt à
tout sacrifier au nom de l'Evangile. Il est clair que, pour ceux et celles qui
veulent faire partie de l'œuvre de Jésus, le don total de soi est un devoir. L’histoire
de l’homme perdu au désert nous enseigne qu’il nous faut tous sacrifier pour
gagner. Il nous faut tous abandonner pour gagner le royaume.
L’évangile ne nous appelle pas à la paresse ou à
l’oisiveté, mais plutôt il nous invite au choix des préférences, au choix des
valeurs. Parfois, nous voulons que la volonté de Dieu épouse nos chemins
préférés ; nous voudrions que les exigences de l’Evangile s’accommodent
avec notre mode de vie. Et quand quelque chose de mal arrive dans notre vie,
nous perdons la foi. Nous pensons que Dieu nous a abandonné. Je croix que, niant
la réalité de la souffrance dans la vie peut avoir des répercussions négatives
sur notre vie chrétienne. Aujourd’hui le Christ nous propose de prendre notre
croix. Pas une croix imaginaire, mais la croix de la vie, les contraintes de la
santé, le poids des responsabilités, le souci de tous ceux et celles que nous aimons.
L’évangile nous invite à assume avec un sourire le poids de nos engagements
chrétiens.
Aujourd’hui le Christ nous fait savoir que pour vivre
et aimer de façon authentique comme enfants de Dieu, il nous faut considérer le
prix de la croix. C’est un défi que l’évangile nous lance aujourd’hui à
embrasser la croix dans notre vie ; et surtout à aimer et aider ceux et
celles qui souffrent dans le monde.
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