Monday 14 March 2016

COMBIEN DE FOIS DEVRAI-JE PARDONNER A MON FRERE?




 Mt 18, 26-35
Nous commençons avec la question de Pierre "Seigneur, combien de fois pardonnerai-je à mon frère, lorsqu'il péchera contre moi?" Si nous parcourons le passé, vis-à-vis de l’offense qui nous est faite, il existe trois sortes de réponses possibles : la première réponse est la vengeance extrême, ou le premier réflexe de celui qui est agressé, est de rendre au centuple, La seconde possibilité est la loi du talion. Ici, le roi Hammourabi de Babylone, imposa la loi du talion : «œil pour œil, dent pour dent», afin de limiter le nombre de morts associés à la vengeance.
            Une troisième possibilité se retrouve dans la tradition juive, ou les rabbins enseignaient qu’il fallait pardonner trois fois. Pierre, qui est né dans cette tradition, se croit vraiment généreux lorsqu’il propose de pardonner jusqu’à sept fois! La réponse de Jésus est sans équivoque : on doit pardonner non pas sept fois, mais soixante-dix fois sept fois, c’est-à-dire qu’il ne doit pas y avoir de limite à notre pardon.
La question que m’est venu en tête est celle-ci : Pourquoi est que ce serviteur n’a pas voulu pardonner son compagnons ? Je pense qu’un message plus essentiel pour nous est contenu dans ce que la parabole ne raconte pas. La première rencontre entre le serviteur et le roi se termine en effet sur l’image du maître, saisi de pitié, remettant la dette. On ne voit pas le serviteur se relever, ni remercier, ni exulter de joie pour avoir reçu ce don. Cet événement extraordinaire est passé inaperçu dans la vie du serviteur car il n’a pas su rendre grâce, il n’a pas su se l’approprier dans la louange, il a négligé de l’enraciner dans son cœur par une action de grâce. Et le voici retourné à sa vie quotidienne sans que rien ne soit transformé.
Il ne s’agit pas seulement de savoir combien de fois il est juste de pardonner. La question importante est de savoir ce qui est en jeu dans les événements que nous vivons. Si nous savons accueillir dans l’action de grâce le don qui nous est fait, il portera des fruits de charité et de miséricorde. Le serveur n’a pas su rendre grâce pour le don qu’il a reçu, et c’est pourquoi rein n’a changé dans sa vie.  Peut-être il se disait : Bien c’est un homme riche, c’est normal qu’il me pardonne, il n’a rien perdu, c’est comme une goutte d’eau dans l’océan.
C’est cela qui nous arrive souvent. C’est par manque de reconnaissance des dons du Seigneur dans notre vie qu’il nous est difficile de pardonner. Nous nous disons : J’ai travaillé dur pour l’avoir ; c’est n’est pas un don ; je le mérite. Aujourd’hui, le recours délibéré à la violence est devenu à la une dans notre société parce que nous avons perdu le sens de la gratuité. Tout est payant, tout s’évalue, rein n’est gratuit. Dans la réponse à Pierre, Jésus veut nous dire que : Si tu es en train de compter, tu n'es pas en train de pardonner! Le pardon est gratuit.

No comments:

Post a Comment