Jn 8, 31-42
Vous connaitrez la vérité et la vérité vous rendra libre.
Telles sont les paroles du Christ pour nous ce matin. Dans l’échange qui
précédait, Jésus parlait de son union avec le Père. L’échange s’était terminé
par la mention que beaucoup crurent en lui. C’est à eux que Jésus s’adresse.
Le point saillant de cette conversation concerne le fait
d’être libre ou d’être esclave du péché. La liberté est l’un de ces mots
magiques qui animent les esprits des gens de tout temps! Tout le monde veut
être libre ! Même nous ici présent ; nous voulons être libre. Dans notre
passage d’aujourd’hui Jésus déclare : « Si vous demeurez fidèles à ma
parole, vous êtes vraiment mes disciples ; alors vous connaîtrez la vérité, et
la vérité vous rendra libres. »
Mais, qu’est-ce que la liberté ? En lisant l’intervention
du Christ on peut comprendre que la véritable liberté, réside dans notre
capacité de dire ‘oui’ à Dieu, de rester fidèle à sa parole, de répondre
fidèlement à notre vocation d’enfant de Dieu. Nous sommes vraiment libres quand
nous choisissons le bien, quand nous consentons à devenir ce que nous sommes
appelés à être.
La
véritable liberté, c’est au fond une libération
de soi pour s’ouvrir à une appartenance par amour à Dieu qui est source de toute liberté. Et donc,
cette liberté ne consiste pas à faire ce
que l’on veut, à créer soi-même ses propres valeurs dans une indépendance
absolue : Autrement on devient esclave de soi-même et c’est la pire des
servitudes.
Avec ce
message du Christ, on comprend que, au lieu d’être une autonomie, une indépendance,
la liberté est, au fond la possibilité de consécration et de dépendance par
amour. Elle est à l’origine de notre capacité d’aimer, parce qu’elle nous ouvre
à l’amour de Dieu. Et aimer, c’est se donner librement.
Dieu nous donne déjà l’exemple de cette liberté. Il a
pris notre condition d’esclave, il est entré dans une dépendance, il est né
sous la loi, il s’est fait chair, il s’est fait petit enfant soumis à Marie et
à Joseph. Il s’est fait obéissant jusqu’à la mort sur la croix pour nous ouvrir
à la liberté des enfants de Dieu. Liberté, amour, obéissance, sacrifice, sont
des valeurs qui s’impliquent mutuellement et s’enchainent.
De notre part, nous n’avons pas choisi d’exister, nous
n’avons pas choisi d’être ce que nous sommes. Notre liberté consiste à accepter
ce don de la vie que Dieu nous a donné, assumer cette dépendance dans laquelle Dieu nous a placés et la mettre au service de l’amour dans notre
monde. C’est cela que nous sommes appelés à vivre. Le pape Benoit XVI le dit
dans son encyclique Deus Caritas Est : « L’amour sera toujours
nécessaire, même dans la société la plus juste », car il est signe de
liberté.
Ce matin, ces paroles du Christ nous enseigne donc
qu’être enfant de Dieu n’est pas un acquis, ni même un statut, mais un
mouvement d’obéissance, un don de soi dans l’amour, un accomplissement de la
volonté du Père. Puissions-nous, tous ensemble, vouloir dépendre de plus en
plus du Christ pour être vraiment libres.
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