Jean 14, 23-29
Ce dimanche prépare déjà la communauté chrétienne à la
Pentecôte. Parvenu au terme du Temps pascal, une étape nouvelle s’ouvre dans
l’histoire du salut. Au cours de la liturgie du Vendredi Saint, rappelez-vous, nous
avons été invités à nous tourner vers l’Agneau immolé pour nous sur la croix et
nous avons recueilli les paroles qu’il a prononcées sur la croix : Tout est
accomplie. Toute la liturgie du Temps pascal chante la certitude et la joie de
la résurrection du Christ. Nous avons écouté les récits de ses apparitions et
nous avons été témoins de la force du ressuscité dans les actes des apôtres.
En ce dimanche, nous sentons la fin du temps pascal.
Jésus annonce son départ ; il s’en va vers le père. Mais il n’abandonne
pas ses apôtres, il leur promet l’arrivée du Défenseur. Les textes bibliques
nous annoncent ce que sera l'œuvre de l'Esprit Saint. Notre première lecture du
livre des Actes des apôtres nous montre une œuvre d'ouverture à toutes les nations,
juive et païenne. Avec l'apocalypse dans la deuxième lecture, c'est une œuvre
de création qui annonce la nouvelle Jérusalem. L'Évangile nous parle d'une
œuvre d'approfondissement, de souvenir, et de paix.
L'Évangile que nous venons d'écouter se présente comme un
testament de Jésus. C'est un peu comme un parent qui fait part de ses dernières
volontés à ses enfants : il leur recommande surtout de bien s'entendre entre
eux. Jésus annonce à ses disciples que son heure approche. Pour eux, la vie
sera toute autre. Mais ils ne resteront pas seuls, livrés à eux-mêmes. Il leur
promet le don de l'Esprit Saint. Avec L’Esprit Saint, ce sera le début d'une
nouvelle mission qu'ils rempliront au nom même de Jésus. L’Esprit ravivera sans
cesse en leur cœur l'enseignement du Christ. Il leur donnera la joie et la
paix.
Mais pour bénéficier de ces dons de l’Esprit, il y a des
conditions à remplir : rester fidèle à la parole du Seigneur. Et Jésus ne
parle certainement pas d'une fidélité passive. Rester fidèle à la parole du
Seigneur veut dire la mettre en pratique ; la vivre concrètement. Pour
celui qui accueille fidèlement la parole du Christ, cette parole ouvre en lui
un sentier par où le Père et le Fils descendent pour venir demeurer d'une façon
unique dans son cœur profond. C’est ce que le Christ dit : « Mon Père
l'aimera et nous viendrons chez lui et nous établirons chez lui notre demeure
... » La Parole est une présence d'amour. Elle consacre en temple sacré l'ami
du Christ. Le Christ ressuscité n'a plus maintenant d'autre présence que par les
femmes et les hommes fidèles à sa parole.
Cette mission n’est pas facile. Etre la présence réelle
du Christ dans ce monde n’est pas une mission facile pour nous. C’est pourquoi
il promet le Défenseur. La fidélité à la parole du Christ se fait avec l’aide
de l’Esprit Saint. Il est le Défenseur qui fera comprendre de l'intérieur cette
Parole faite chair. C'est dans cette intimité, que nous sommes enfin invités à
trouver la paix et la joie. C'est dans la communion avec le Christ, que le
chrétien puise la source de cette paix et de cette joie qui rayonnera dans sa
vie.
Qu’est-ce que cela veut dire pour nous aujourd’hui ?
Est-ce que nous sentons vraiment la présence de l’Esprit Saint dans notre monde
? Est-ce que Jésus Christ a honoré sa promesse de l’Esprit de paix et de joie ?
Bien souvent, nous avons l’impression que Dieu est loin de nous et qu’il nous a
oubliés. Quand nous voyons la montée de la violence. Les médias nous montrent
des images de guerres, de torture, d’attentats et de représailles qui n’en
finissent pas. Est-ce que Jésus Christ a envoyé son Esprit de paix et de joie ?
Et que fait-il ? Je Pense que ce texte nous interpelle aujourd’hui comme
Chrétiens et chrétiennes. Dans ce monde où il y a tant de souffrances, c’est
notre devoir de montrer que Dieu n’est pas absent. Il est toujours présent et
aimant. C’est dans ce monde tel qu’il est que nous sommes appelés à être des
signes efficaces de sa présence et de son amour.
La première lecture, nous montre que la fidélité à la
parole du Christ n'a pas été facile dans la première communauté. Dans cette
communauté chrétienne, des craquements se font entendre lorsque des nombreux
étrangers viennent frapper à la porte. Fallait-il leur imposer les traditions
juives ? Conduits par l'esprit Saint, les responsables ont compris que la
mission de l’Église n'est pas de sauver des traditions mais de travailler avec
le Christ pour sauver le monde. Le nouveau croyant n’a pas besoin de se
dépouiller de son originalité culturelle. Les différences sont une source
d'enrichissement.
C'est aussi ce message que nous adresse Saint Jean dans
la deuxième lecture. Cette « nouvelle Jérusalem » qu'il nous présente, c'est le
Peuple saint. C'est le peuple ouvert aux quatre points de l'horizon. Un peuple
uni par l’Esprit Saint. Parfois il nous arrive de penser que l'ouverture au
monde est un abandon de la foi ; ou il nous arrive de penser que la pluralité
des cultures est une entorse à l'unité. Ces lectures nous apprennent que Dieu
nous parle à travers les situations changeantes et nous invite à vivre notre
foi dans un monde en constante évolution. L’Esprit Saint est pour nous source
de vie nouvelle. Il nous guide, nous accompagne et nous donne le courage de
faire face à toutes les situations difficiles de nos vies.
L’Eglise a besoin de nous tous pour accomplir sa mission.
Notre monde ne sera vraiment vivant et fraternel que si chacun de ses membres
s’efforce d’être plus vivant et plus fraternel. En
ce mois de Mai, nous nous tournons vers la Vierge Marie notre Maman. Elle ne
cesse de nous redire comme elle l’a dit à Cana : "Faites tout ce qu'il
vous dira". Elle était avec les apôtres qui se préparaient à recevoir
l'Esprit Saint en vue de la mission. Elle est aussi avec nous aujourd'hui. Sa
présence vient raviver notre foi. Avec elle, prions le Seigneur de nous envoyer
son Esprit de paix et de joie.
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