Marc 3, 20-21
Ce passage de l’évangile
est vraiment déconcertant : nous y voyons notre Seigneur Jésus Christ non
seulement mal compris, mais traité de "fou", traité de
"déraisonnable" par sa proche parenté : "Il a perdu la
tête!" C'est la vérité toute nue que Marc nous laisse voir dans son
évangile. Soulignons ici que seul saint Marc nous relate cet épisode. Il nous
montre un Jésus déconcertant au comportement tellement déraisonnable,
dérangeant que même ses proches ne peuvent accepter cela. "Il a perdu la
tête!"
Moi Je dirai oui, il a
perdu la tête. Dieu a perdu la tête en devenant l'un de nous, en entrant dans
nos villes ; en entrant dans notre vie. Oui, Dieu a perdu la tête. Mais les
pensées des hommes ne sont pas celles de Dieu; la "folie" de l’amour de
Dieu sera toujours déconcertante et pour nous et pour les humains de tous les
temps!
En entrant dans notre
histoire, Jésus est entré aussi dans l’arène des conflits. En prenant chair, le
verbe de Dieu s’est heurté à la contradiction jusqu' à en souffrir et jusqu' à
en mourir sur la croix! Il a perdu la tête. Ces paroles résonnent comme une
insulte, une incompréhension pour ses proches. Mais elles peuvent être aussi entendues
comme un compliment, un beau cri de reconnaissance. Il a perdu la tête en aimant son peuple.
Dieu est et sera
toujours le Tout Autre, tellement plus grand que nos concepts, souverainement
libre par rapport à nos définitions et nos considérations. Plus proche que tout
ce que l’humain peut espérer et pourtant insaisissable. Il se fait tout à tous
sans se laisser piéger ni enserrer par aucun lien, même le lien familial.
La folie de son amour sera toujours déroutante pour nous. Ce texte nous invite
donc à entrer dans cette même folie de Dieu ; à entrer en profondeur dans le
Mystère du Christ, signe de contradiction et de folie. "Il s’est fait
Chair" pour nous rencontrer, pour nous rejoindre et nous ramener auprès de
Lui. La folie de la croix du Christ a révélé la sagesse de Dieu.
Il a perdu la tête en
venant chez nous. Cette "folie" de Dieu a été de choisir la voie de l’humilité,
de l’abaissement, de la douceur, de l’obéissance jusqu' à S’étendre sur la
Croix, jusqu' à être enfoui dans la nuit d’un tombeau. Il a perdu la tête
jusqu’à se tenir Vivant et Présent sous le voile du Pain Eucharistique en se
remettant entre nos mains! C’est une folie d’amour incomparable.
C’est Lui-même que nous
allons maintenant reconnaître sur cet Autel du Sacrifice, à la Fraction du Pain
: puisse cette eucharistie offerte pour la Gloire de Dieu, nous rende aussi
"fous" d’amour, fous d’unité, fous de justice.
No comments:
Post a Comment